Une histoire criminelle de la France by Alain Bauer & Christophe Soullez

Une histoire criminelle de la France by Alain Bauer & Christophe Soullez

Auteur:Alain Bauer & Christophe Soullez [Bauer, Alain & Soullez, Christophe]
La langue: fra
Format: epub
Tags: A_Poster, Essai, Littérature Française
ISBN: 9782738128096
Éditeur: Odile Jacob
Publié: 2012-04-12T22:00:00+00:00


Les jihadistes

À la fin des années 1970 et jusqu’au milieu des années 1990, les services de police découvrent un autre type de terrorisme qui impactera en profondeur notre dispositif organisationnel et législatif de lutte antiterroriste. Il ouvrira également la voie au développement d’une nouvelle forme de menace hybride et peu prévisible à travers des actions revendiquées sous couvert de Jihad, de lutte contre l’impérialisme américain ou l’Occident et sur fond de conflit israélo-palestinien, dont le point culminant est atteint avec les attentats du 11 septembre 2001 contre plusieurs cibles américaines.

Le 9 août 1982, un groupe d’hommes armés pénètre dans le restaurant Goldenberg, situé rue des Rosiers. Une grenade est lancée et le commando ouvre le feu sur les passants. On dénombre 6 morts et 22 blessés. Cet attentat, qui intervient deux ans après celui qui a visé la synagogue de la rue Copernic (4 morts), le 3 octobre 1980, provoque une vive émotion en France, en particulier au sein de la communauté juive. L’attentat ne fait pas l’objet de revendication et l’enquête ne débouche sur aucune piste concrète, même si l’organisation palestinienne, dissidente de l’OLP, d’Abou Nidal368 est fortement soupçonnée. Cependant, sous la pression, la cellule antiterroriste de l’Élysée créée par François Mitterrand et dirigée par Christian Prouteau et Paul Barril, chef du GIGN, attribue l’attentat, après une enquête orientée et mystifiée par la fabrication de fausses preuves, à un groupe de sympathisants de l’IRA, les « Irlandais de Vincennes ».

En 1984, 2 bombes visent les transports collectifs. L’un dans la nuit du 24 décembre à la gare Saint-Charles de Marseille (2 morts et 32 blessés) et l’autre dans le TGV reliant Paris et Marseille (3 morts et 12 blessés). Ces deux attentats sont alors attribués au groupe du terroriste vénézuélien Carlos.

La vague d’attentats, qui débute le 23 février 1985 avec l’explosion d’une bombe au magasin Marks & Spencer de Paris (1 mort et 14 blessés), n’a pas pour origine des revendications révolutionnaires ou territoriales. Il s’inscrit dans la droite ligne d’un nouveau terrorisme international ou, selon François-Bernard Huygue, d’un « terrorisme instrumental de pure contrainte369 ». Selon lui « il constitue un élément de menace et de négociation. Il vise à obtenir un avantage précis : la libération d’un prisonnier, contraindre une puissance étrangère à cesser de soutenir telle faction ou de s’interposer dans tel conflit ». Ainsi, bien que les origines de ce premier attentat n’apparaissent pas nettement au départ, les suivants vont plus distinctement mettre en lumière l’implication d’organisations clandestines liées notamment aux affaires libanaises et iraniennes et, plus largement, à la situation géopolitique au Moyen-Orient et au conflit israélo-palestinien. Les campagnes terroristes de 1986, puis celles de 1995 visent donc à « s’attaquer au détenteur d’une autorité à qui on cherche à imposer une décision. La méthode est indirecte en ce qu’elle vise à modifier un rapport de forces, mais n’est pas censée apporter la victoire finale370 ».

Ainsi, durant plusieurs mois, la France vit dans la psychose. Le 9 mars 1985, une bombe explose au cinéma



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